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Depuis le documentaire Seins à louer*, un mouvement massif s’est soulevé afin que le Québec mettre sur pied sa propre banque de lait. Réalisé par Karina Marceau ce documentaire raconte la quête de l’animatrice Josée Bournival pour trouver du lait maternel. Ce qui est loin d’être une chose facile au Québec.

Le don de lait en soi a toujours existé. Lorsqu’une mère était dans l’impossibilité d’allaiter son enfant, une nourrice venait en aide à la mère en allaitant son nourrisson. Suite à la révolution industrielle, les nourrices se sont faites de plus en plus rares. C’est ainsi que chemina l’idée de mettre sur pied un endroit pour entreposer le lait maternel. La première banque de lait maternel a vu le jour à Vienne, en Autriche en 1909. En Amérique du Nord, ce fut en 1919 à Boston aux États-Unis. Elles ont connu une expansion jusque dans les années 1980. L’arrivée en force des préparations commerciales ainsi que la contamination possible par le VIH font décroître la popularité des banques de lait. Si bien que la seule banque de lait du Canada se retrouve à Vancouver.

Aujourd’hui, avec les tests de dépistage et les tests sérologiques, nous pouvons maintenant assurer que le lait maternel n’est pas contaminé, tout comme le sang provenant d’un autre individu. Le Québec est peut-être plus méfiant qu’ailleurs dans le monde quant aux possibles risques de contamination compte tenu de l’épisode connu en 1992 de la contamination du VIH par le don de sang. Bien entendu, rien ne peut être totalement garanti hors de tout doute, mais aucun cas de transmission de la maladie n’a été répertorié jusqu’à maintenant.
Les banques de lait sont très répandues en Europe ainsi qu’en Amérique du Sud et en Australie. Aujourd’hui, 11 banques de lait sont membres du Human Milk Banking Association of North America.

Le Canada compte deux banques de lait maternel, à Vancouver, à Calgary et bientôt, on en comptera une troisième en Ontario.

A quand celle pour le Québec? Fin mars 2013, le ministre de la santé et des services sociaux, Réjean Hébert, a déposé un projet de loi sur la création d’une banque de lait gérée par Héma-Québec. L’organisme aurait donc le droit de prélever, d’entreposer et de gérer les dons de lait maternel. Tout comme le don de sang, le don de lait contribue à sauver des vies, les donneurs font preuve d’une grande générosité. Les coûts engendrés par l’instauration d’une banque de lait seraient de 900 000$. Fait important à souligner, Québec économiserait 500 000 et 1,5 million de dollars en soins et interventions chirurgicales dispensés aux bébés prématurés. Les dons de lait serviraient principalement aux bébés prématurés hospitalisés dont la mère est incapable de nourrir son enfant avec son lait.

Mais pourquoi donc l’importance d’une banque de lait? Des recherches démontrent la diminution du temps d’hospitalisation chez les bébés nourris au lait maternel plutôt qu’aux préparations commerciales. Chez les prématurés en particulier, le lait maternel peut être une question de survie dans bien des cas. Il arrive que les mères de bébés prématurés soient incapables d’allaiter leur enfant. Le lait peut être insuffisant pour de nombreuses raisons, tel le stress, l’impossibilité de prendre leur bébé et d’avoir un contact physique, etc. Le lait maternel se digère mieux que n’importe quels autres produits commerciaux. Ainsi, même il s’agit du lait d’une donneuse, celui-ci répondra mieux aux besoins de l’enfant et sera plus nutritif. Selon le ministre de la santé « Pour les bébés prématurés, le lait maternel signifie une réduction des infections, une réduction des allergies et de la pression artérielle également. C'est aussi une amélioration du développement osseux et surtout la prévention des entérocolites nécrosantes qui est une condition souvent mortelle qui affecte les bébés prématurés »

Rédigé par Mélanie Ouimet
Biochimiste
Bénévole en allaitement
@Parents Éclairés

Références :